Interview de Régis Gautreau sur RFI au sujet de l'obsolescence programmée des collants
Nous vous invitons à découvrir l'interview de Régis Gautreau, fondateur et designer de Berthe Aux Grands Pieds par Emmanuelle Bastide. Diffusion sur RFI jeudi 09 février à 11H40.
- Est ce qu’il a, selon vous, de la part de vos concurrents, des grandes marques, une démarche délibérée des fabricants de rendre les collants par définition filables, jetables au bout de trois utilisations ?
Vous voulez parlez du 5 euros 5 secondes ? Ce sont des formules que j’emploie régulièrement. Très certainement, en tout cas ce qui est clair par rapport à Berthe Aux Grands Pieds, c’est que ma philosophie est très simple : le pas cher coûte très cher ! Depuis l’origine de cette marque, j’ai d’abord voulu l’inscrire dans une belle qualité 100% française par choix, parce qu’il y a une notion de savoir faire et de qualité. Aujourd’hui, le prix du kilo de fil d’un collant basique c’est 4 euros le kilo.
Chez Berthe Aux Grands Pieds, il oscille entre 18 et 120 euros le kilo. C’est un choix. Nos collants en prix de vente ne sont pas à 8 euros mais à 15 euros et à 30 euros une paire.
- Donc vos collants coûte trois fois plus cher qu’une célèbre marque qui montre des filles aux jambes sublimes. D’ailleurs vous venez de nous dire que vous n’achetez pas le fil 3 fois plus chères mais 4 à 5 plus cher ! Mais est ce que vos collants coûtent trois fois plus cher durent 3 fois plus longtemps ?
Très clairement, nous faisons tout pour qu’il dure longtemps. On parle de double guipage, on parle de multi brins micro fil 3D. Pour épargner les détails techniques, nous faisons tout pour qu’il dure longtemps, beaucoup plus longtemps. Nous avons des représentants, 22 en France, nous avons 1 500 revendeurs, des petits commerçants dans la France et même dans le monde, et à chacun nous lui disons la chose suivante : expliquez bien à la consommatrice qu’un collant reste un collant. Il faut savoir le mettre, l’enlever, le mettre dans un petit filet pour l'entretien, etc … Cela s’appelle de la pédagogie et c’est tout Berthe Aux Grand Pieds. On essaye de faire le mieux possible en France, on essaye d’expliquer comment on lave, comment on enfile. Il faut savoir savourer un produit sans se lasser.
- Etes-vous rentable ?
Absolument. Je fais appel à quatre usines en France. Aujourd’hui Berthe Aux Grands Pieds maintient près de 200 personnes en production, bientôt une 5e usine va collaborer avec moi dans le département 44.
- Vous exportez vos chaussettes et vos collants dans les pays les plus réceptifs à ce message puisque vous communiquez délibérément sur des produits de qualité qui durent plus longtemps.
Qui est réceptif à ce message ?
Tout le monde.
- Vous me dites Chine, Japon ?
Absolument, sachez qu’un chinois rêve la France, respire la France, veut un bout de France.
- Il achète vos chaussettes parce que c’est du made in France mais pas parce qu’elle dure plus longtemps ?
Il va acheter nos chaussettes, en effet, parce que c’est du 100% made in France et en plus entreprise du Patrimoine Vivant. Ca labellise. Mais un américain va être la même optique, un japonais aussi.
- Est ce que cette tendance que vous prônez va s’accentuer ou bien elle est vouée à rester complètement marginale ? Est ce que vous, Berthe Aux Grands Pieds, une petit PME peut concurrencer les grands groupes sur cette notion de « j’achète pas un collant pour le porter seulement trois fois » ?
Mes obligations sont à l’inverse de tous ces grands groupes : je n’ai aucune pression. Ce qu’on veut aujourd’hui avec l’entreprise Perrin (La Manufacture Perrin à Montceau -Les-Mines) qui fabrique tous les collants en soie et en cachemire, une autre entreprise fabuleuse, notre objectif est de fournir 0,01% de la population mondiale donc nous n’avons aucune pression. Je pars du principe que les niches sont l’avenir de demain !
A méditer … !"
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- Est ce qu’il a, selon vous, de la part de vos concurrents, des grandes marques, une démarche délibérée des fabricants de rendre les collants par définition filables, jetables au bout de trois utilisations ?
Vous voulez parlez du 5 euros 5 secondes ? Ce sont des formules que j’emploie régulièrement. Très certainement, en tout cas ce qui est clair par rapport à Berthe Aux Grands Pieds, c’est que ma philosophie est très simple : le pas cher coûte très cher ! Depuis l’origine de cette marque, j’ai d’abord voulu l’inscrire dans une belle qualité 100% française par choix, parce qu’il y a une notion de savoir faire et de qualité. Aujourd’hui, le prix du kilo de fil d’un collant basique c’est 4 euros le kilo.
Chez Berthe Aux Grands Pieds, il oscille entre 18 et 120 euros le kilo. C’est un choix. Nos collants en prix de vente ne sont pas à 8 euros mais à 15 euros et à 30 euros une paire.
- Donc vos collants coûte trois fois plus cher qu’une célèbre marque qui montre des filles aux jambes sublimes. D’ailleurs vous venez de nous dire que vous n’achetez pas le fil 3 fois plus chères mais 4 à 5 plus cher ! Mais est ce que vos collants coûtent trois fois plus cher durent 3 fois plus longtemps ?
Très clairement, nous faisons tout pour qu’il dure longtemps. On parle de double guipage, on parle de multi brins micro fil 3D. Pour épargner les détails techniques, nous faisons tout pour qu’il dure longtemps, beaucoup plus longtemps. Nous avons des représentants, 22 en France, nous avons 1 500 revendeurs, des petits commerçants dans la France et même dans le monde, et à chacun nous lui disons la chose suivante : expliquez bien à la consommatrice qu’un collant reste un collant. Il faut savoir le mettre, l’enlever, le mettre dans un petit filet pour l'entretien, etc … Cela s’appelle de la pédagogie et c’est tout Berthe Aux Grand Pieds. On essaye de faire le mieux possible en France, on essaye d’expliquer comment on lave, comment on enfile. Il faut savoir savourer un produit sans se lasser.
- Etes-vous rentable ?
Absolument. Je fais appel à quatre usines en France. Aujourd’hui Berthe Aux Grands Pieds maintient près de 200 personnes en production, bientôt une 5e usine va collaborer avec moi dans le département 44.
- Vous exportez vos chaussettes et vos collants dans les pays les plus réceptifs à ce message puisque vous communiquez délibérément sur des produits de qualité qui durent plus longtemps.
Qui est réceptif à ce message ?
Tout le monde.
- Vous me dites Chine, Japon ?
Absolument, sachez qu’un chinois rêve la France, respire la France, veut un bout de France.
- Il achète vos chaussettes parce que c’est du made in France mais pas parce qu’elle dure plus longtemps ?
Il va acheter nos chaussettes, en effet, parce que c’est du 100% made in France et en plus entreprise du Patrimoine Vivant. Ca labellise. Mais un américain va être la même optique, un japonais aussi.
- Est ce que cette tendance que vous prônez va s’accentuer ou bien elle est vouée à rester complètement marginale ? Est ce que vous, Berthe Aux Grands Pieds, une petit PME peut concurrencer les grands groupes sur cette notion de « j’achète pas un collant pour le porter seulement trois fois » ?
Mes obligations sont à l’inverse de tous ces grands groupes : je n’ai aucune pression. Ce qu’on veut aujourd’hui avec l’entreprise Perrin (La Manufacture Perrin à Montceau -Les-Mines) qui fabrique tous les collants en soie et en cachemire, une autre entreprise fabuleuse, notre objectif est de fournir 0,01% de la population mondiale donc nous n’avons aucune pression. Je pars du principe que les niches sont l’avenir de demain !
A méditer … !"
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